Thèse

LE CORPS-MONTEUR

La pratique du montage comme vecteur narratif, discursif et poétique pour la création et la réception d’œuvres de réalités virtuelles.

Face à l’émergence de nouvelles formes de médiations dans les espaces numériques immersifs, comment et pourquoi repenser la fragmentation et l’articulation des espaces de représentation dans le cadre d’expériences narratives en réalité virtuelle ?

#Réalité virtuelle #Montage #Narration #Présence #Esthétique #Design d’expérience

Alors que les imaginaires autour des dispositifs de réalité virtuelle suscitent craintes et fantasmes, il paraît primordial de s’interroger sur les interactions corporelles explicites et implicites qui nous lient avec les espaces numériques. De par leurs natures algorithmiques, les environnements virtuels calculés en temps réel peuvent constituer des espaces fonctionnels engageant mais peuvent également manipuler et contraindre les mouvements et l’expérience sensible de l’immersant·e (personne immergée en réalité virtuelle).

L’art du montage, pratiqué et théorisé depuis le début du XXe siècle, a fortement déterminé le jeu des formes cinématographiques et constitue une part importante de notre culture de l’image en mouvement. Mettant à l’épreuve l’expérience continue de l’immersant·e au sein de l’espace de représentation, l’expérience du montage en réalité virtuelle est cependant assez rare.

Cette recherche-création vise à expliciter par des dispositifs expérimentaux, que la pratique du montage peut témoigner d’une puissance esthétique tant dans la création que dans la réception d’une œuvre immersive discontinue. Il s’agit d’explorer un nouveau rapport à la machine narrative, profitable à l’émancipation de l’immersant·e, accordant son rythme corporel à celui d’un montage réagissant en temps réel à sa présence.

Nous expérimentons ainsi une nouvelle pratique du montage et étudions l’émergence d’un «corps-monteur», explorant la question des dispositifs sous le prisme de dialectiques entre images et espaces, contraintes et libertés, auteur·rices et immersant·es.

Cette thèse est menée dans le cadre du programme doctoral SACRe de l’Université PSL. Elle est réalisée au sein du groupe Spatial Media de l’EnsadLab, le laboratoire de recherche de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (EnsAD). Ce groupe de recherche « Art et Science » s’interroge sur le développement de la création artistique dans les espaces numériques (Mondes Virtuels, Réalité Virtuelle, Réalité Augmentée, Réalité Mixte). http://spatialmedia.ensadlab.fr/